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The end has an end

12.11.2004 · Posted in General

1. Le Coeur
Il est un moment où plus rien ne peut sortir de concret de cet état de rupture, j’ai relativisé en permanence une douleur qui ne serait rien comparé à 1000 malheurs du monde, j’en ai chié du cerveau, chié du coeur, tout ca à cause de ce qui restait et brûlait au fond de ma poitrine.
Je la voyais près de moi, je sentais ces odeurs qui m’avaient énivré, elle a tourné le dos et est partie, quelques derniers mots inutiles bien évidemment, elle avait auparavant dans les jours précédents posé des balises d’éspoir comme seuls les gens stupides comme moi sont capables de croire.
Le feu de mon coeur s’est afaibli le lendemain, calmé par les larmes que j’ai pu verser cette nuit là, elle fut courte mais je n’en étais pas mécontent, je sentais que contrairement à tous mes pleurs précédents, ceux-ci renfermaient une note d’optimisme : c’étaient les derniers.
Plus jamais je verserai de larmes pour elle, j’en avais la certitude, et ca me crampait l’estomac autant que ca m’envoyait des rafales d’étincelles dans la tête, je sentais enfin l’arrivé, le terminus.
Ce volcan qui s’était accalmé ces derniers mois, et qui n’hésitait pas à faire quelques à-coups au détour d’un regard, d’un mot ou d’un sourire, celui-là même qui m’avait fait vivre durant ces deux années et demi, une chape noire l’avait couvert, un couvercle de haine pure, de sentiments de vengeance, de cynisme et de dégout.
Ce fut ce dimanche dernier que je trouvais en place et lieu de ce monumental vestige de l’amour que j’ai porté à cette fille, un simple bout de charbon effrité, une sorte de trace noire de mon passé, mon passé d’il y a quelques jours ? Non, mon passé d’il y a trois ou quatre mois, avant qu’une inconscience sans rancune s’empare de celle que j’aimais. Je me suis aperçu que dès l’apparition de mes premiers soupçons, bien avant qu’il soit trop tard, quand elle m’envoyait des signes de sa culpabilité froide, déjà mon coeur prenait le chemin de la sécurité, préferant s’écarter pour éviter de finir brisé, anéanti et inutilisable avant longtemps sur l’autel d’un égoïsme patent.
Ce soir, autre chose est arrivé.
Ce soir, je me suis aperçu qu’autour de cette trace noire, il y avait cette espace libre, cet espace usé mais complétement disponible et attendant avec espoir et envie d’être à nouveau comblé, rempli de cette chaleur qui fait tourner la machine au quotidien.
Ce soir, j’ai été heureux d’apprendre que mon coeur l’avait oubliée, ce soir, il est sorti de sa léthargie de sécurité pour enfin revoir le jour, avec espoir et volonté.
Ce soir, je suis passé à une nouvelle phase de ma rupture.

2. La Raison
J’ai commencé à l’imaginer il y a longtemps, au début, simplement avec qui ? Cette réponse a été immediate, je l’ai su dès le début, mais pourquoi lui ? pourquoi ce personnage ?
Petit à petit mon imagination s’est faite plus précise, une seule chose peinait mon accessoiriste mental, je n’étais sûr de rien, et surtout, elle me mentait, je voulais avoir les faits, je voulais avoir la vérité, pour m’imaginer avec exactitude, pour avoir une image nette, et réagir en conséquence.
Ca a été dur de lui faire tout dire, avec sa bouche et ses mots, et de supporter ca sans broncher.
Sont venues alors les images, dévalant mon écran de cinéma comme un film qui va trop vite, eux ensemble, dans toutes ces situations, à tous ces moments où je n’étais pas là, pendant ces semaines de vacances où je m’occupais du déménagement, eux sur Internet, là, derrière moi, à quelques centimètres, ces clics sur « abaisser » du MSN, ces fois où j’ai tellement voulu lire ce qu’ils se disaient, ce qui avait fait qu’ils étaient ensemble, qu’elle aie envie d’être avec lui.
Je ne suis pas lui, c’est dans doute ca, il est tout ce que je ne suis pas et serai jamais, il est l’opposé total de mon mode de vie, de mon idée de vie, de mon idéal d’être.
Mais pourquoi alors ? Voilà ce qui me torture à l’heure où mon coeur a fini de souffrir.
C’est au tour de ma raison de chercher ce qui a motivé une telle situation, des choses qui font que cette personne que j’ai connue et avec qui j’ai vécu pendant deux ans et demi, et qui m’aimé au moins une partie de ce temps là, aimé pour ce que j’étais, des choses qui font qu’elle s’est détournée vers le contraire de ce que ses sentiments l’avaient conduit à souhaiter vivre avec, mes yeux, mon corps, mes passions, mon humour, mes sourires et mes peines, pourquoi d’un coup ces choses là ne la touchaient plus, et c’étaient exactement l’opposé homotétique qu’elle souhaiter chérir et partager ?
Je réflechis encore patiemment, je sais que contrairement à l’aveu de ses actes, l’aveu de ses sentiments n’aidera pas mon imagination, car je ne peux ici imaginer de telles choses, ni les comprendre, je peux seulement les accepter, et être prudent, conscient qu’à l’avenir, donner sa confiance à une personne s’accompagne par l’acceptation de son changement radical et soudain, et que dans son appréciation, ceci doit aussi être pris en compte, que ces choses là font partie d’une vie, comme d’une vie de couple.

Elle a changé, grâce à elle j’ai changé aussi, grâce à elle je suis maintenant libre de penser à autre chose, à une autre, grâce à elle je serais plus à même d’apréhender une situation que je ne connaissais pas, et je saurais que face à elle, j’aurais déjà agi comme il fallait, comme ce que je suis, car maintenant, je sais encore mieux qui je suis et ce dont je suis capable, oublier, et incapable, pardonner.

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