=Just Be Wise= Minimalist Blogging since 2002

Vivons Metro

13.12.2004 · Posted in General

A Toulouse on a un Métro, genre, vous savez, avec des murs en céramique et tout.
Sur les blogs parisiens, on lit plein d’histoires de Métro, avec des gens sales, des gens cons, des bousculades, de petites suprises du quotidien avec genre des vieilles mamies qui vous racontent leur vie formidable qui vous redonnent espoir en l’être humain, des histoires de méchantes racailles qui vous volent des choses ou qui vous embêtent, des histoires de dernier Métro raté, de stations mythiques, d’heures perdues dans les rames, de regards, de gens …
Alors que moi, ma vie est assez pauvre, je ne me déplace qu’avec ma voiture, c’est bien simple, je mets 10 minutes pour aller au centre et me garer, puis le parking me coute aussi cher qu’un Aller-Retour en Métro, donc je me sentais en quelque sorte frustré d’avoir peu d’histoire de Métro à raconter, c’est vrai quoi, j’ai assez de mal à parler de mes rencontres dans ma voiture, d’expérience humaine sur la Rocade de Toulouse même pas embouteillée, ou encore de racailles méchantes qui heu .. m’auraient doublé par la droite.
Mais samedi dernier, c’était le samedi des courses de Noël, et je me suis dis « hey, si tu prends ta caisse, vois la ribambelle de merdes en ville, tu vas mettre au moins, pfiou, 20 minutes à arriver au parking Jean Jaurès, et si ca se trouve il sera complet », donc du coup, je me suis dirigé vers le terminus de Metro à Balma, osant par la même braver le risque du fameux Métro, ésperant presque qu’il allait me fournir de la substance pour mon jbw.

Tout commence donc par le parking du terminus, un espèce d’immense parking de supermarché, juste à coté d’un supermarché, et qui m’a donné le ton du jour : c’est complet. Je tourne 2-3 minutes en groumphant, merde quoi, pas de place sur ce parking shit, ah non tiens y’en a une là, mais je vais devoir marcher, pfui, au moins 3 minutes jusqu’à la station .. grmbl. Bon gré mal gré je me gare, prends ma façade d’autoradio (faut pas déconner, paraît que y’a des bandits près du Métro), je vérouille ma 206 spaceship edition (1.1 XR, la plus basique de chez basique NDB), et me rends dans le froid horrible de ce samedi après-midi (12° WTF c’est pas le Loiret ici putain), je m’enfonce en gambadant sur les escaliers vers les profondeurs morbides de mon experience interdite personnelle, de mon aventure du quotidien de blogger anonyme … waow c’est super propre ! Faut dire le terminus a 6 mois, et y’a que plein de gens normaux avec des gosses des mamies des jeunes qui rigolent et pas un clochard, je sens que mon aventure va manquer de gloire, HAN ! UNE FILE D’ATTENTE ! je m’y rue pour prendre mes tickets, et 10 minutes plus tard, je me retrouve avec mon titre de transport, me préparant à affronter d’autres files d’attente, d’autre foule serrée et moite en sous-sol, je passe devant le contrôleur rêveur et valide mon ticker, et prends un autre escalier vers l’ENFERRRR©.

Sur le quai, une étudiante et une mamie complétement normales attendent avec moi la prochaine rame, j’ai loupé la première, je me dis que j’aurais dû prendre ma GBA, mais un parisien m’a dit qu’on se fait vite voler ce genre de choses dans le Métro, j’ai donc bien fait, ah, ben en plus, même pas 2 minutes plus tard en voilà une autre, en plus mes chaussures couinent sur le sol trop propre, c’est génant, autant vite rentrer et me coller aux ge… ah ben oué y’a personne en fait, je m’assois dans un coin, esperant éviter un vomis de toxico voire des sièges déchirés au couteau puis en fait non, la rame est pas neuve mais confortable, je dirais même qu’après deux stations je dormais presque, avachis sur le coin de la paroie, si ce n’était cette charmant jeune fille souriante en face de moi en train de lire son livre portant le tampon « B.U. Toulouse-Le Mirail ».

Je reste un peu sur ma faim d’anecdotes, sur les 4 stations que j’ai du passer dans le Métro, il ne s’est rien passé, et au retour, à part la queue pour valider mon ticket, il s’est rien passé non plus, ah si, j’ai failli partir dans le mauvais sens, mais un subtil calcul m’a permis de déterminer que je n’aurais perdu en tout et pour tout que 6 minutes à faire demi-tour, donc je me suis forcé à prendre le bon Métro, à m’assoir tranquille, hop encore une fille souriante les bras chargés de courses dont je n’ai pu exprimer ma politesse en lui laissant ma place, il y en avait déjà une de libre.

Arrivé à ma voiture, bredouille de ma journée de courses de Noël, je me dis que la prochaine fois, j’essayerais de prendre ma GBA pour attirer des ennuis pour voir, mais en fait le lendemain, en y jouant sur le balcon au soleil, je me dis que ca serait dommage de gâcher une si belle idée que je me fais de ma ville juste pour raconter une histoire de dépressif misanthrope, n’est-ce pas ?

Comments are closed