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Longuement mûri

12.04.2005 · Posted in General

Gacher ce moment ressorti de l’adolescence, la première fois que nos lèvres se touchent, sous la Lune, sentir l’acide brûlant se répartir dans notre corps, avoir des fourmis dans les mains, sentir mon nez contre le tien, puis glisser sur ta joue.
Gacher ce moment en le banalisant, pourquoi multiplier ces premiers baisers à l’infini, tous les samedis soirs, gouter à de nouvelles lèvres qui ne signifient rien d’autre qu’un peu de compagnie, perdre la saveur de la rareté, à en être dégouté ?
Je mouille mes lèvres, je bave, ma langue est grande et envahissante, il est simplement fou que j’aime embrasser à pleine bouche, je suis dégoutant, je ne peux pas me retenir, j’aime la force de cet instant, j’aime le prolonger sur tes lèvres, j’aime finir le nez dans ton cou et ma joue contre ton menton presqu’humide.
Nos fronts se posent, les odeurs de nos cheveux s’entremellent et même dans la nuit nos yeux se croisent, nous sourions, normal, ce n’était pas ce que nous avions imaginé, on ne peut jamais imaginer, déçu ? Oui, elle n’aime pas, elle ne veut pas, ma langue la gène, je ne sers à rien, je pose juste mes lèvres sur les tiennes, d’accord ? donne moi juste un peu, juste quelque chose, je veux sentir ta langue, sa chaleur et son goût, pourquoi me punis-tu comme ca ? pourquoi n’ai-je droit qu’à effleurer ton haleine sans pouvoir m’en imprégner pour en faire mon arôme ?
Je mords mes lèvres, je ravale toute ma salive et ma frustration, ca ne m’excite pas, je suis en colère, pourquoi moi tu n’acceptes pas de m’embrasser de tout ton être, pourquoi refuses-tu ce moment où ce n’est pas la bave ou le mouvement de ma langue qui compte, mais la démonstration et l’amplitude de nos sentiments qui prennent le dessus ?
Tu me frustres, je ne suis qu’un demi homme si je ne peux pas t’embrasser, laisse moi passer mes mains dans tes cheveux, attraper ton crâne et poser mon pouce sur le lobe de ton oreille, laisse moi frotter ma barbe rapeuse dans ton cou, laisse moi porter ton visage sur mon front, tu ne m’aimes pas. Dumoins pas assez. Tu me tues de ton refus.

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