Une grosse erreur. Une grooosse grooooosse erreur.
Amadou et Mariam chantaient leur Mariage à Bamako dans le Taxi, et ils chantaient fort, Ernest n’aimait pas trop les noirs qui chantaient fort, encore moins les noirs handicapés, Ernest était lui-même noir et handicapé, et il n’aimait trop les gens comme lui, en fait.
« Hep taxi, laissez moi là, ça ira »
Ernest était un handicapé social, il avait rendez-vous avec Malishka, elle était logée chez de la famille, il l’avait rencontrée sur Internet, sur russian-brides.com exactement, et Malishka avait tout le nécessaire mamaire pour une bonne épouse russe, c’était ce qui avait porté le choix d’Ernest sur elle au premier abord, ensuite, 1500 Euros avaient suffit, Ernest s’en foutait, pour lui 1500 Euros c’était même pas l’équivalent d’une vente.
Ernest était avant tout un gros bonnet, il avait un costard sur mesure de chez Jules (il avait faire un ourlet), il portait une cravate rose pâle avec, et il conduisait une 407 d’entreprise, son Entreprise. Non pas qu’elle lui appartienne, en fait il appartenait plutôt à l’entreprise, et il l’aimait, c’est une possession unilatérale et exclusive, de la domination, et Ernest aimait être dominé par tout.
Malishka serait donc sa première tentative de domination facile, d’abord un achat en ligne, ensuite, une femme au foyer sévèrement poitrinée, c’était vraiment une histoire qui roulait, et même si il avait dû monter à Paris en TGV pour ça (Prem’s 1ere classe), au moins il repartirait pas les mains vides, si l’on peut dire.
Pendant qu’il approchait du lieu de rendez-vous, Ernest regardait les jeunes filles et il se demandait si Malishka serait obligée d’accepter la sodomie, enfin, si c’était dans le contrat quoi ce genre de truc, parce qu’il aurait bien voulu pouvoir faire plein de trucs dégueus, il pensait aussi à des trucs qu’il avait vu dans un porno de Canal le mois dernier, c’était un peu sale, mais rien que l’idée le fit sourire et il imaginait déjà le pouvoir extrèmement puissant que lui ont apporté ses 1500 Euros.
Malishka était à l’heure et il la salua d’un geste de la main, puis, s’approchant d’elle et de son sourire géné, il écrasa sa joue sur la sienne dans l’espoir d’attaquer direct, afin qu’elle comprenne sa place dorénavant. Dans son jean serré trop court, avec des botines bordeaux, et un débardeur jaune pisse trop lâche et trop vieux, Malishka était vraiment mal fagotée, et même carrément moche, par contre elle avait effectivemnt des très gros seins enveloppé dans un soutien gorge couleur chair qui dépassait de tous les cotés.
Ernest lui paya alors un café, lui il pris un ballon de blanc, on rigole pas avec les femmes, ils discutèrent de leur future nouvelle vie, et la jeune russe semblait satisfaite de tomber sur un homme avec une telle situation. Et puis après tout, il avait payé 1500 Euros, c’était pas rien, en Russie, un homme qui paye autant une femme n’est pas encore né.
Ernest avait pensé à tout, il savait qu’il ne pourrait pas attendre longtemps, alors il avait reservé une chambre d’hotel juste à coté du café, et il y emmena sa future femme et décida qu’il était temps de dominer et d’honorer, et surtout à Malishka de rembourser un peu des 1500 Euros, quoi, il avait compté sur 1 Euro la passe, donc environ 1500 couchages, ce qui était bien concordant avec une vie de couple marié pendant 20 ans, Malishka ne rechigna pas à l’ouvrage et il fut content de sa passe à 1 Euro, il sortit un papier, nota la date et l’heure, et un petit « 1 » en face.
Arrivés à la gare SNCF pour le train de retour dimanche soir, Ernest se retrouva géné, il n’avait pas reservé de billet pour Malishka.
Le calcul fut vite fait, il pensa que 1548 couchages ne cadreraient pas avec son projet sur 20 ans et de plus, ce n’était pas un chiffre rond, il laissa donc la russe comme une merde à Montparnasse.