Katy Perry (partie 1)
Santa Barbara a une connotation plutôt cheesy en France, on pense évidemment à un des pires soap jamais diffusé, pile à la suite d’un monstrueux Dallas, et révélant au monde l’atrocité des très riches californiens entre eux, l’alcool, l’adultère, la permanente.
Santa Barbara est le genre de ville où il ne pleut qu’une fois par an, et c’est ce jour là que nous nous y sommes rendus, dans la grisaille, la pluie et même un peu de vent, je pense être en mesure de dire qu’elle ne correspond absolument pas à l’image que vous vous en faites.
Mais le choc culturel à Santa Barbara, n’est pas venu de ses collines ni de ses longues plages de sable, mais de ses adolescents.
La Californie, je l’ai rencontrée pour la première fois en 2009, en passant par San Francisco et Los Angeles, et quand l’occasion s’est présentée d’y retourner, c’est sans hésiter que nous avons choisi Los Angeles.
Notre entourage a souvent trouvé étrange que nous allions si régulièrement aux Etats-Unis alors qu’il y a tant d’endroits dans le monde à visiter, il est difficile de répondre clairement et directement à cette question. Premièrement, nous avons envie d’aller aux Etats-Unis, et ce simple fait devrait suffire à tout expliquer, mais malheureusement ça ne semble pas porter comme argument. Deuxièmement, il y a BEAUCOUP à voir là bas, c’est un continent, et pas seulement un pays, la distance entre les différents lieux que nous avons visités correspond à peu près à un Porto – Varsovie – St Petersbourg, et vous serez d’accord que ce sont trois endroits bien différents, il est idiot de croire que parce qu’on trouve du McDo partout, tout est identique. Finalement, la desserte des aéroports américain est fréquente et on trouve facilement un tarif accessible (moins de 500 €).
Mais ce n’est pas tout, les gens restent aussi sceptiques sur nos choix californiens, pourquoi aimons-nous Los Angeles alors que San Francisco est tellement MIEUX ? Là encore, c’est difficile à justifier simplement en disant qu’on se sent bien plus à l’aise à Los Angeles qu’à San Francisco, bien qu’ayant grandement apprécié cette dernière, quand on pense « je veux retourner là-bas », on pense à Los Angeles, et pas ailleurs.
Je sais que ces quelques phrases peuvent paraître surréalistes à des gens qui n’ont pas les moyens de se payer un voyage ni à LA ni à SF, encore moins outre-Atlantique, mais il faut savoir que rarement notre avalanche de moyen n’a été remise en question, seulement le choix de nos destinations. En toute modestie, je souhaite aussi préciser que nos voyages annuels représentent environ deux à trois mois de mon salaire, et habitant en couple à Toulouse, notre loyer annuel me coûte environ deux mois et demi de salaire. J’ai donc les moyens de vivre et voyager tout en ne touchant que 1700 € net / mois. Pour clore cette parenthèse, je vous renverrai à cet excellent post (en anglais) qui explique que si vous voulez voyager et que vos moyens sont limités, il faut faire des choix. Si vous voulez une idée de nos budgets selon nos déplacements, vous savez comment me contacter, sachez seulement que nous n’utilisons jamais d’agences de voyage et que les préparations prennent donc beaucoup de temps, mais permettent d’économiser entre 20 et 40% du prix agence.
En 2009, l’arrivée à San Francisco après le survol impressionnant des Rocheuses n’a encore une fois pas été une grosse claque dans ma face, pour nous rendre dans notre petit appartement de Nob Hill, le taxi est passé par une voie rapide, une zone industrielle et les rues un peu nazes autour de l’Hôtel de Ville. Ce n’est qu’une fois les bagages posés et que nous soyons montés sur le toit que nous prenons un peu la mesure de l’endroit.
Ce n’est pas tant la vue que la lumière posée par le soleil sur la ville qui change quelque chose dans ton regard, tout autour, ce ne sont que des immeubles, au loin la mer et ce pont rouge vu déjà des dizaines de fois en photos, mais, l’air et la lumière font un mélange que l’appareil photo a de la peine à restranscrire, et qui justifie à lui-seul n’importe quel voyage, effet encore plus vérifié en Ecosse, dont je parlerai sans doute un jour.
Dans ces moments, le déplacement géographique prend son sens, les couleurs ne sont pas plus belles qu’un soir de septembre à Toulouse, elles sont différentes, inédites, Pacifiques, californiennes, san franciscaines.
Notre voyage sera alors émaillé de grosses pentes montées à pied, de gigantesques pancakes cuisinés par les nouveaux maîtres des breakfast-dinner de la ville ; les coréens, de quelques trucs de touristes, accrochés à un cable-car et en vadrouille dans Castro, mais aussi du rassemblement du coeur gay de la ville pour Pâques dans le parc de Mission Dolores, et de l’impressionnante visite d’Alcatraz, l’exploitation simple et très efficace d’un patrimoine curieux et rare aux Etats-Unis.
Au bout de quelques jours, nous étions sceptiques sur l’effet que nous ferait Los Angeles après l’accueil chaleureux voire familier de San Francisco, et c’est pour gagner du temps que nous choisissons de prendre un rapide vol qui va vite nous faire comprendre à quoi nous allons nous exposer ensuite : une vaste étendue quadrillée aussi loin que nous puissions poser le regard d’habitations, très peu de gratte-ciels, la mer, les collines et LAX.