Pringles De Mi Amor
Demain, elle revient, la belle Tartofrez !
Elle est partie il y a 8 jours, je l’ai laissée un peu vite sur les bords de la route, elle me disait encore « je veux pas y alleeeeer ». Je m’efforçais d’accèlerer le moment, je me sens invariablement creux et en manque total d’inspiration pour dire aurevoir.
« Aurevoir », je dis ca comme si c’était « Adieu », seulement 8 jours, je ne pensais pas qu’un jour je puisse supporter la compagnie quotidienne d’une autre personne avec moi, et je crois que je suis bien tombé, au bon moment, à tel point que je ne supporte pas l’écart plus d’une nuit.
Dans notre drôle de lit vide, je dors de mon coté de peur de griffer de mes ongles de pied les mollets nus et lisses qui m’accompagnent d’habitude, pourtant, depuis quelque temps je me couche seul le soir, mais quand même, le matin je ne suis pas seul, et au moment de m’endormir, je suis heureux de savoir qu’elle va venir se glisser, mettre un voile sur la lumière pour lire quelques lignes de Perl, et finir par s’endormir tout près, grincer une ou deux fois des dents, mais réchauffer mon coeur et la couette.
Demain soir, finie la tranquilité du Royaume Mignon et Propret, la Princesse revient et avec elle son lot de cheveux ondulés, son sourire « pince langue » et ses regards « Angela, 16 ans, rebelle ».
Je m’imagine déjà la scène, dans mon taudis ambulant et boueux, aux Départs de Matabiau, elle me rejoindra, je serais encore trop timide pour la prendre fort dans mes bras, pour l’embrasser comme James Bond embrasse sa James Bond Girl, je lui dirai « kewkew », elle sourira, ca suffira à augmenter la gène de mes bras, ces trucs qui pendent là et que je saurais pas où mettre, mon ventre vibrera à son regard, je prendrai son sac, le mettrai sur un truc pas trop sale dans la 206, elle s’assiera et sur le trajet du retour me parlera des quelques problèmes de la maison, de Londres, des copains et des chats, elle m’hypnotisera au point que je n’aurais rien à lui raconter, rien de toutes les habitudes de célibataire que je remets à la cave pour les ressortir quelques fois par an, comme de vieilles chaussures de ski, rien des copains rigolo, des journées excellentes de paintball, rien qui ne sorte de mon ordinaire sympathique et que j’aime tant, simplement parce qu’il est ordinairement extraordinaire.
Créneau, escalier, porte qui claque, elle allume son ordinateur, pose son sac, je préparerai sûrement une omelette, j’ai prévu ca, une omelette aux pommes de terre, elle gardera le silence le temps de relever quelques mails, d’ouvrir IRC et le blog de Flaoua, et la routine reprendra correctement et simplement, comme je le souhaite le plus au monde, la meilleure routine qu’on puisse imaginer, de vrais moment avec mon vrai amour de Princesse Tartofrez, Princesse dans le sens elle prends son cheval et sa bastard sword pour décapiter les gens sur son chemin, se repaître de leur mort et lâcher des tonnes de magie sur les armées ennemies.
Oui, Tartofrez est ma Dame, belle, dure, au passé pas toujours heureux, mais maîtresse de son présent et conquérante, amoureuse et éternellement accompagné de son vieux et malin Toubib, un moment séparés mais toujours réunis dans le quotidien ordinairement extraordinaire qu’ils se sont construits et dans lequel ils se sont engagés.