=Just Be Wise= Minimalist Blogging since 2002

Mouais.

04.08.2004 · Posted in General

La nuit était si noire que je n’ai pas vu la pute partir avec mon portefeuille.
Ou sinon c’était l’alcool.
Bref, la gamine de 17 ans à tout casser était partie avec ce qu’elle croyait le trésor qui allait payer son nouveau sac Vuitton.
Dommage, j’aime utiliser des dummys quand je vais à des rendez-vous avec des kogals.
Je suis allongé par terre sur le bitume d’une petite rue de Tokyo, elle m’a frappé sévère.
Je sens la chaleur de mon sang sur mes joues, je n’ai pas mal.
Orenji no suraido utsusu sora chante un poste de radio dans une chambre parmi les étages au-dessus de mon monde.
Je suis bien allongé comme ca, l’été a chauffé mon lit douillet, je ne sens pas de caillou pointu, il n’y a pas d’odeur désagréable dans cette ruelle.
Je respire, je pense à ma mère à Denver.
Ride on shooting star
Kokoro no koede san tanzu no youni
Rai tsuzuketa

Ma main trouve une cigarette dans la poche de mon short, puis son briquet, j’approche les deux de ma bouche d’un geste, allume et respire à fond, j’ai un peu mal finalement, mais rien qui ne saurait briser le bonheur que je ressens dans ce caniveau.
Les néons n’arrivent pas à gâcher le spectacle de ce ciel sombre et sans étoiles, rideau baissé sur ma vie, je fume encore un peu, essaye de ramper.
En fait non.
J’ai touché un peu de mon sang qui coagule sur le sol, c’est un peu écoeurant, je chasse l’idée de la mort, et me remets sur le dos, membres en X pour profiter des derniers instants de ma vie.
Je ne regrette rien.
Je ne regrette rien.
Je ne regrette rien.
Je souris.
Le visage d’une Idol à la mode m’apparaît sous les yeux, elle me relève, me prends dans ses bras et me rassure.
Ride on shooting star
Kimi wo sagashite kin da shoujo juu
So wo tsuita

Ses mains trouvent ma nuque et portent ma tête un peu amochée vers son visage immaculé et, souriant, elle pose ses lèvres sur mon nez, me regarde, sourit en fermant les yeux comme un smiley japonais.
Je lui dis que j’aime bien ses chansons entrainantes, mes pieds ne touchent plus le sol, ils sont emmellés dans sa longue robe blanche.
Je suis dans le ciel noir de Tokyo.
Je suis sur l’étoile filante.
Je souris.

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