Doppleganger
Ma tête :
« Pfffiou je suis content je commence un peu à sortir la tête de l’eau, demain, je vais rigoler avec des gens, je suis content d’avoir des projets d’avenir et peut-être un colocataire bientôt, j’ai bien rigolé, je m’amuse et là je sens que ca va quoi, enfin.
Etre dehors, non je pourrais pas, sortir de l’apparte, c’est hors de question je veux rester dans mon lit, non je ne veux pas, il est vide, il est vide, je ne veux pas, il ne faut pas que je reste dans cet apparte, il est trop rempli et trop vide, je ne veux pas sortir, je ne veux pas rester, je vais faire de l’ordinateur, de l’IRC, non, pas discuter avec des gens, des gens je ne veux pas en rencontrer, je veux qu’elle revienne, non, surtout pas, si elle revient je serais bien content, elle me fera mal, elle doit rester loin, je dois me la sortir de la tête elle couche ailleurs, je veux qu’elle soit là je veux que tout soit comme avant, non pas comme avant, avant c’était médiocre, elle me mentait avant, je ne veux plus la voir, je veux que la petite flamme qui naisse soit une manière d’écarter la lave séchée de la dernière éruption, non, pas maintenant, c’est trop tôt, trop confus, je dois être seul, je veux être seul, ne faire mal à personne, je ne peux pas être seul, j’ai trop besoin d’affection, de sexe, de câlins, de tendresse, comme le peu de choses qui me restait avec elle, sa douceur, je la hais, j’en suis drogué, je veux m’en sortir, elle couche avec un autre, oh mon dieu, oh mon dieu, OH MON DIEU C’EST DUR.
C’est trop dur, je dois trouver une personne gentille, je dois rencontrer quelqu’un qui me redonnera fois en l’humanité, elle ? non, pas elle, elle alors ? oh oui oui mais non, non, pas maintenant, ne pas gâcher, ne pas précipiter, être patient, tu es aveuglé par ton manque d’affection, réflechis, pose toi, pense, réflechis, réagis, fantasme sur des idoles en bois, pense à une personne inateignable, frustre toi ailleurs que sur une personne réelle, sors les toutes de ton crâne, vis pour toi, pour moi, tout seul, tout seul dans cet apparte, le lit est vraiment grand et vide, et froid aux pieds, une punaise dans le salon, ne la tue pas, elle est là, elle te tiens compagnie, putain d’insecte qui vit avec toi, la seule personne qui accepte, je suis seul putain, c’est dur, qu’est-ce qui est dur ? être seul ou être sans elle ? je ne sais pas, si elle est là, elle pense à un autre, donc je suis comme seul, oui mais son contact chaud, rassurant, doux, ce contact hypocrite, elle te ment, elle t’as toujours menti, si elle revient ca sera un second choix, es-tu un second choix, es-tu un faute de mieux, comment être mieux, comment faire qu’une dame quitte tout pour toi, comme elle ? elle l’a fait, ca a perdu votre couple, plus jamais quelqu’un qui habite loin, oui mais pourquoi pas, il y a des personnes bien loin de chez toi, allers, retours, allers, retours, allers, retours, avion, train, non, pas ca, pas ca, pas le manque, tu serais seul en semaine, pour une flamme qui brûle trop fort quelques week ends et qui consume tout trop vite, partir ? non, jamais, jamais, tu es bien chez toi, chez moi, cet apparte vide, qui ne tiens à rien, qui me coute tout, et qui est une embrouille financière, administrative, part, lâche tout, non, non, non, mon lit, ma moquette, mes chiottes, j’aime tout, je veux être ici, je veux une personne qui m’aide à réchauffer ce lit, je la veux, je la veux, je ne veux pas qu’elle revienne, REVIENS !
froid.
frooooooid.
seul.
vide.
NON ! ces gens me parlent, sur IRC, dans ma vie, mes amis, mes amies, ils rient, ils m’aident, comment faire, comment être normal, je comprends pas j’ai jamais été comme ca, je veux être stable je veux avoir envie d’un truc simplement, je veux une télé, je veux du temps, je veux dormir, je veux regarder toutes ces séries, je veux que la musique parfaite se joue au bon instant de ma vie, je veux serrer quelqu’une dans mes bras, je veux un contact, je veux brûler du coeur, je veux frissoner de l’estomac, je veux que ce soit réciproque, je veux la voir, je veux qu’elle sourie, je veux être avec elle.
il faut que j’aille dormir. »